Parce que la famille d’aujourd’hui a changé et qu’elle vit des mutations profondes.
Celle dans laquelle « papa a raison » et où le rôle de chacun était immuablement défini n’existe plus. Elle ne correspond plus à la vie actuelle. Aujourd’hui, la famille présente des situations très complexes. On en demande beaucoup aux familles et cela explique peut-être en partie le nombre important d’unions de fait et le haut taux de séparation.
On hésite à s’engager d’une part et d’autre part, on pense vite à la séparation si la vie de couple ne répond plus aux attentes. La longévité n’est plus l’apanage de la vie à deux.
Les enfants impliquent un prolongement des obligations
La relation parentale et la participation des deux parents au soutien des enfants continuent et ce, même passé l’âge de la majorité.
Les crises familiales sont nombreuses et variées: la rupture familiale entraîne une crise qui se répercute sur plusieurs années et,u cours de cette transition, les membres de la famille subissent des bouleversements dans toutes les dimensions de leur vie.
La rupture passe par plusieurs divorces :
- le divorce émotionnel (émotions intenses accompagnant le processus),
- le divorce conjugal (la relation entre les conjoints se défait pour se redéfinir),
- le divorce parental (tout en restant parents, il faut redéfinir les façons d’agir),
- le divorce social (les liens avec les familles d’origine, les amis, les voisins se modifient),
- le divorce économique (la réorganisation financière intervient à tout moment) et
- le divorce juridique (les conjoints mettent fin à leur couple aux yeux de la loi).
La séparation engendre donc des situations complexes, émotives, douloureuses, des crises familiales considérables et bouleversantes à tous les niveaux de la famille et de son quotidien.
Sur le plan émotionnel, les individus qui se séparent amorcent un long cheminement de deuil de leur relation. Ils sont confrontés à des émotions intenses: colère, peur, tristesse, déception, trahison.
Ils sont appelés à prendre des décisions et à faire des choix qui seront déterminants pour l’avenir de leur famille. Le plus difficile sera un changement de niveau de vie.
C’est dans ce contexte émotionnel perturbé que la médiation familiale peut intervenir
Et alors que le système judiciaire traditionnel intervient pour des questions juridiques et économiques, il dispose de peu de moyens pour tenir compte des aspects psychologiques.
Le médiateur familial, lui s’assure de tenir compte de l’interaction de toutes ces dimensions, vise l’atteinte d’un accord entre les parents et favorise un ajustement de la famille dans une perspective de réorganisation des relations entre ses membres. Le médiateur psychologue ou thérapeute voit avec les clients les enjeux personnels alors que le médiateur juridique est plus outillé pour offrir l’information légale. C’est dans ce contexte que le Ministère de la Justice offre un séminaire de coparentalité obligatoire aux parents qui participent à la médiation et au processus litigieux devant le tribunal.
C’est pourquoi, plutôt que de vivre devant les tribunaux une guérilla destructive,longue et hargneuse n raison des bouleversements émotifs qu’entraîne une séparation, il peut être préférable de recourir à la médiation.
La médiation familiale est un processus de résolution de conflits consensuel, constructif et non-judiciaire qui se déroule en présence d’un médiateur agréé.
C’est une réponse aux nouveaux besoins de la famille en transition parce qu’il faut bien que la vie continue malgré tout.